Le Général de Gaulle à Thessalonique
Le Général de Gaulle à Thessalonique
Le 19 mai 1963, le Général de Gaulle, président de la République française, arrive à Thessalonique pour une journée de visite mémorable.
Il est accompagné du Premier ministre Konstantinos Karamanlis, qu’il connaît bien puisque celui-ci s’est déjà rendu quatre fois à Paris, entre 1959 et 1963, dans la perspective de renforcer la relation bilatérale et d’obtenir le soutien du Général en faveur de l’adhésion de la Grèce à la Communauté économique européenne.
Les deux hommes défilent dans la ville à bord d’une décapotable, notamment devant la Tour blanche, emblème de Thessalonique, acclamés par un public enthousiaste scandant :
« Vive De Gaulle ! », « Vive la France ! ».
Le Général effectue ensuite une visite historique au « Lycée français » (à ce jour, aucun autre président de la République française ne s’y est jamais rendu). Le lieu est bien connu des habitants de la ville depuis que la Mission laïque française a choisi Salonique¹ pour installer sa première école à l’étranger en 1906. Le bâtiment de l’avenue Stratou, reconstruit après l’incendie de 1968, abrite toujours l’École et l’Institut français, rejoints en 2011 par le Consulat général de France².
Le Président français et le Premier ministre grec terminent la journée par une visite au carré français de la nécropole interalliée de Zeitenlick afin de rendre hommage à ces quelque 8 000 soldats tombés sur le front d’Orient, entre 1915 et 1918³. Dans un moment d’émotion particulière, le Général se recueille devant la sépulture de l’officier Poirot de Chef de Bois, son camarade de classe à l’École militaire et compagnon de combat pendant la Grande Guerre⁴.
Cette visite du Général de Gaulle en Grèce marque un tournant décisif de la relation franco-hellénique et ouvrira la voie à des décennies de solidarité, toujours aussi vivace quelque soixante années plus tard.
¹ Autre appellation de Thessalonique datant de l’Empire ottoman.
² Le consulat a déménagé à plusieurs reprises depuis sa création en 1686. Avant de rejoindre les locaux de l’avenue Stratou, il se trouvait place MacKenzie King, tout près de l’église Sainte-Sophie de Thessalonique.
³ Voir la Chronique du Jeudi « Thessalonique et l’empreinte française du front d’Orient ».
⁴ Source : Christos Zafiris, To μυθιστόρημα για την επίσκεψη του Ντε Γκολ και το παρακράτος, (Le roman sur la visite de De Gaulle et les organisations paragouvernementales), https://www.thessmemory.gr, 26/5/2017
Source des illustrations : Archives de l’Institut français de Thessalonique